Celle-ci relie le Coin des Minimes à l'Halbuterie. On y remarque
essentiellement la résidence Icare.
Jean Leibenguth est né le 19 décembre 1932, jumeau de Josette, dans une
famille qui compte déjà deux filles. Ses parents habitent à l'intérieur de
la saline où son père est ingénieur.
Il fréquente d'abord le Collège Charles Hermite avant de rejoindre le
Lycée Saint Clément de Metz.
Dés son plus jeune âge il est fortement attiré par les carrières
militaires et intègre l'école militaire de Cöetquidan. A sa sortie il est
nommé sous lieutenant dans la promotion "Ceux de Dien Bien Phu".
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Il se mari en août 1955. Le 8 avril 1956 il est envoyé en Algérie au
12ème régiment d'artillerie.
On ne parle pas encore de guerre mais pudiquement des "événements
d'Algérie" et pourtant, chaque jour, il y a des morts, des assassinats,
des exactions qui iront chaque jour crescendo pour finalement aboutir à
l'indépendance de l'Algérie.
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Jean Leibenguth est cantonné dans la région de Mostaganem aux limites
de l'Oranais et de l'Algérois dans un secteur plutôt calme qui pourtant a
été le berceau de la rébellion de novembre 1954. Cinq mois à peine après
son arrivé les service de renseignements indiquent le passage de plus en plus
fréquents de bandes armées, l'implantation d'organismes politiques et le
dépôt d'armes et de munitions dans les Douars.
Le 8 septembre deux familles qui rentrent d'une partie de pêche tombent
dans une embuscade au lieu dit "les Deux Mamelles", trois hommes et
deux femmes sont tués, deux enfants peuvent s'échapper.
Toute la semaine, l'armée française en place dans ce secteur se lance
à la poursuite des responsables de ces actes barbares de plus en plus
fréquents et c'est le 15 septembre au matin qu'ils sont repérés.
Aussitôt, toutes les forces disponibles tentent d'encercler les fuyards.
Ceux-ci connaissent bien la région et sont plus à l'aise que les militaires
français dans ce massif culminant à 500 mètres, raviné et pelé ou même les
tanks sont parfois bloqués par des escarpements aux arrêtes vives impossibles
à franchir.
L'appui de l'aviation est nécessaire pour empêcher cette bande armée
d'une centaine d'hommes de s'égayer dans la nature.
L'ennemi est pris au piège et contraint au combat, il le fait avec une
rare opiniâtreté utilisant le terrain en maître et tirant avec une précision
remarquable.
Embusqués dans des vergers, des tireurs isolés parviennent à blesser
plusieurs militaires français et tuer le canonnier Faudet.
Pendant ce temps, dans le ravin, la 3ème batterie est également
bloquée ; à la section du Sous Lieutenant Leibenguth qui progresse par le
fond, le canonnier Outin à l'aile gauche est grièvement blessé. Son chef de
section se porte à son secours, mais il aperçoit un rebelle embusqué, à une
vingtaine de mètres et s'apprête à tirer ; il est tué d'une décharge en
pleine poitrine. Le canonnier Rahier est blessé par deux fois, en essayant
d'aller chercher le corps de son Officier. Dans ce terrain couvert de
broussailles, il est impossible de situer les tireurs, dont le tir est si
meurtrier. La section du Lieutenant Granval essaie d'approcher les blessés ; le
brigadier Bidault est à son tour touché. Enfin, le Sous Lieutenant Binio rampe
jusqu'au corps de son camarade ; au moment de l'atteindre, il est frappé de
trois balles et une quatrième volatilise le chargeur de sa carabine, lui
tailladant le nez et le menton. Il faudra attendre la nuit pour ramener le corps
du Sous Lieutenant Leibenguth et évacuer les blessés.
Il faudra deux journée complètes de violents combats pour mettre fin à
"l'affaire de CASSAIGNE".
Le bilan fait état de 40 soldats algériens tués et de 4 soldats
français. Un de ceux-ci est le Sous Lieutenant Leibenguth.
Le 19 septembre toute la population civile de Mostaganem rendra un
émouvant hommage à ces jeunes hommes tombés en Algérie.
Jean Leibenguth recevra la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et
la médaille de la Valeur Militaire avec palme pour sa belle conduite au combat.
C'est en mars 1957 que son corps à été rapatrié à Dieuze où, après
une cérémonie religieuse il à été inhumé au cimetière local. |
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Jean Leibenguth, dans un ultime courrier à l'intention de sa jeune
épouse, se réjouissait d'avance de la rejoindre pour assister à la prochaine
naissance de leur premier enfant.
Celui-ci est né 15 jours après sa mort. Il a été prénommé Jean
comme le père qu'il n'a jamais connu.
Le nom du Sous Lieutenant Jean Leibenguth a été donné à une rue de la
ville par décision du Conseil Municipal de Dieuze. Roger Husson étant le 1er
magistrat.
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