Wolfgang Musculus

 

Né à Dieuze, Duss à cette époque, en 1947 où son père était tonnelier.

 

Plus tard, comme le veut la coutume parmi les humanistes son nom est latinisé en Musculus Dusanus (littéralement : la petite souris de Dieuze).

Après une brillante scolarité sur place, son père l'envoie parfaire son éducation à la célèbre école latine de Sélestat où il découvre l'humanisme, il rejoint ensuite le couvent des Bénédictins de Lixheim près de Sarrebourg. A peine âgé de quinze ans, le jeune Wolfgang commence une carrière de prédicateur dans les communes environnantes. (Lixheim est rattachée au Palatinat).

Rapidement il se trouve en opposition avec les dogmes traditionnels de l'église catholique et s'imprègne des écrits du réformateur Martin Luther dont il devient un adepte.

 

 

Par honnêteté, il refuse de prendre la direction du couvent de Lixheim et, en 1527, se réfugie à Strasbourg.

Il abandonne le froc monacal et prend pour femme Margaretha, la nièce du nouveau prieur du couvent de Lixheim, avec qui il aurait eu une quinzaine d'enfants.

La rupture est consommée entre le "moine luthérien" la hiérarchie catholique et les évêques de Strasbourg et de Metz.

Comme il faut bien vivre, Wolfgang Musculus entame un apprentissage de tisserand qu'il abandonne, suite à des différents qui l'oppose à son patron, un anabaptiste, il se lance ensuite dans la construction d'ouvrages militaires

 

Martin Butzer, un autre réformateur le remarque et lui propose un poste de secrétaire, il est appelé rapidement à Augsbourg où il devient premier prédicateur. Cette fonction lui permet de parfaire ses connaissances théologiques par l'étude du grec et de l'hébreu.

Wolfgang Musculus, refusant l'autorité papale, met toute son énergie à l'introduction de la Réforme et la mise en place d'une église évangélique avec comme principe fondamental que "seuls les écrits et rien que les écrits de la bible doivent guider notre foi".

Son engagement et ses connaissances font de lui un négociateur écouté, il signe la "Concorde de Wittemberg" et prend une part active aux conférences internationales sur les questions religieuses de Haguenau et de Worms avec des théologiens catholiques avant d'accepter une place de professeur à la Haute Ecole de Berne.

Durant les quatorze dernières années de sa vie, il se met au service de la Réforme, tour à tour professeur, écrivain, médiateur et conseiller lors des conflits théologiques et des querelles confessionnelles. Pour ne pas s'éloigner de ses amis, il refuse la proposition de l'archevêque Cranmer de le rejoindre en Angleterre.

Ses cours lui laissent la possibilité de servir ses coreligionnaires de l'étranger, il est en relations suivies avec les réformés de Pologne et de Hongrie.

 

Il prêche la tolérance et va jusqu'à critiquer Calvin quand celui-ci fait condamner à mort Michel Servet. On peut considérer que Musculus est le premier qui refuse la mise à mort de quelqu'un pour ses croyances, précédant ainsi Montaigne.

Dans ses nombreux écrits, on remarque que Wolfgang Musculus a souvent varié dans sa doctrine mais a toujours bataillé contre les anabaptistes et les catholiques, qu'il parvient à faire exiler.

Wolfgang Musculus n'était pas un esprit puissant, ni un caractère dominant mais un exégète saillant.

Il meurt le 29 août 1563 à l'âge de 66 ans.

 

Le 28 octobre 1934, une plaque commémorant la naissance de Wolfgang Musculus est inaugurée dans l'entrée du Temple local sous la présidence de Monsieur Josselin, ancien président du Consistoire de Metz, en présence des délégués des Consistoires de Metz, Nancy et du Consistoire Supérieur d'Alsace et de Lorraine.

Raymond Ducasse étant le pasteur de la paroisse protestante de Dieuze.